Béryl
Sommaire : Définition du béryl ♦ Étymologie du béryl ♦ Structure et ropriétés physiques du béryl ♦ Gisement de béryl ♦ Utilisation de la bénitoïte |
Définition du béryl
Aluminosilicate de béryllium, appartenant au système hexagonal.
Étymologie du béryl
Déjà connu des Grecs sous le nom de bêrullos, qui dériverait du sanskrit vaidurya, cristal, le béryl était alors l'équivalent d'une pierre incolore brillante.
Le béryl était utilisé pour confectionner des loupes. La célèbre loupe d'émeraude de Néron était probablement un béryl clair. Aussi béryl devint-il synonyme de lentille et donna-t-il en allemand Brille (lunettes) et en français « béricle » puis besicles. Béryl ne désigne toutes les variétés de cette espèce que depuis le XIXe siècle. Il était autrefois synonyme d'aigue-marine. « Le béril est une pierre précieuse qui porte la couleur vert-bleu de la mer » (Boèce de Boot, 1609).
Structure et propriétés physiques du béryl
La structure de ce cyclosilicate est constituée d'anneaux de silice parallèles à la base du prisme cristallin, reliés entre eux par de l'aluminium et du béryllium ; ils délimitent des canaux parallèles à l'axe du prisme, où se logent un certain nombre d'éléments étrangers (des métaux alcalins tels que potassium, rubidium, césium, sodium, lithium, des ions hydroxyles et des gaz rares). En outre, une partie de l'aluminium (2 % environ) est souvent remplacée par des ions de même grosseur (substitution isomorphique) tels que chrome, fer ferrique, titane, vanadium, manganèse, magnésium, etc.
Cristallisation
Le béryl est presque toujours bien cristallisé, en prismes hexagonaux striés suivant l'allongement, rarement lisses, le plus souvent terminés par une base parfois accompagnée de faces pyramidales réduites formant une couronne ; les terminaisons en pyramide sont plus rares. Les béryls communs sont allongés suivant l'axe de symétrie 6, tandis que les béryls roses sont aplatis suivant cet axe, de même que quelques béryls verts brésiliens. Il existe aussi des faciès en tonneau, terminés par une multitude de petits pointements juxtaposés (aigue-marine et morganite).
Clivage
Un clivage basal imparfait, exceptionnel, est facilité par la présence de lacunes cristallines en forme de disques parallèles à la base (émeraudes de Sibérie). Les cristaux sont souvent fendillés le long de l'axe sénaire et ressoudés par du quartz ou du feldspath. Dans le cas des béryls géodiques, les cristaux ont des faces réfléchissantes et de beEes terminaisons ; parfois accolés, ils peuvent présenter des aspects bacillaires à aciculaires.
Cassure
La cassure du béryl est conchoïdale à inégale avec un éclat vitreux. Sa dureté est de 7,5 à 8 ; il est tenace, mais la présence d'inclusions (givres de guérison notamment) peut le rendre fragile.
L'existence de canaux structuraux à emplissage variable rend bien compte de la variation de la densité (de 2,68 à 2,91), des indices de réfraction (indice ordinaire de 1,568 à 1,602 ; indice extraordinaire de 1,564 à 1,595) et de la biréfringence (- 0,004 à - 0,009). Les éléments étrangers à la maille idéale du béryl sont responsables de ses diverses couleurs.
Dichroïsme
Le dichroïsme est perceptible, le rayon extraordinaire portant toujours la nuance la plus bleutée. Les béryls colorés utilisés comme gemmes sont désignés sous les noms suivants : goshénite, incolore ; aigue-marine, bleu pâle à bleu-vert ; émeraude, vert ; héliodore, jaune ; morganite, rose ; béryl rouge, rouge, parfois désigné improprement sous le nom de bixbyite. Le terme vorobyévite, qui désignait un béryl rose riche en césium, ainsi nommé en 1908 par Vernadsky en l'honneur de V I.Vorobyev (1875-1906), n'est plus utilisé que par les auteurs russes. Il s'agit d'un synonyme de morganite.
Un béryl brun sombre trouvé ces dernières années dans l'État de Minas Gérais, au Brésil, contient de fines aiguilles d'ilménite, orientées parallèlement aux faces du prisme, ce qui permet de développer à la taille un phénomène d'astérisme.
Gisements de Béryl
Le béryl est essentiellement un minéral des pegmatites granitiques, où il peut être accompagné de topaze et de divers minéraux du béryllium, souvent gemmes (euclase, chrysobéryl, phénacite, hambergitejéréméjévite, etc.).Trois types de pegmatites à béryl ont été définis :
- Pegmatites granitiques à blocs, nettement différenciées, à muscovite et microcline abondants, souvent encaissées dans des roches métamorphiques à proximité d'intrusions granitiques ; de l'extérieur vers l'intérieur se succèdent schématiquement une zone aplitique, une zone à quartz et microcline à structure graphique, une zone à blocs à cristaux.
géants de microcline et de quartz ; le béryl, localisé à la limite du cœur quartzeux et de son environnement, en cristaux de quelques centimètres à quelques mètres, est parfois rassemblé en poches de taille et de répartition diverses.
- Pegmatites albitisées à muscovite, où le béryl est lié à la zone d'albitisation en bordure du cœur quartzeux et à proximité des roches encaissantes ;
- Pegmatites albitisées à spodumène et à lépidolite, où le phénomène d'albitisation est considérable et la structure zonaire caractéristique ; le béryl associé au spodumène (parfois kunzite) peut atteindre 10 cm ; dans les zones riches en lithium c'est la variété morganite qui prédomine.
Le béryl gemme se rencontre aussi dans le domaine pneumatolytique hydrothermal, en particulier dans les greisens exploités par ailleurs pour le tungstène, l'étain et le molybdène.
Le béryl rouge a été rencontré dans l'Utah (États-Unis), dans une région composée de roches sédimentaires recoupées par des roches volcaniques qui abritent des cristaux de béryl rouge à proximité de failles importantes.