Perles de tridacne

Tridacnes ou bénitiers

Les tridacnes ou bénitiers comprennent peu d'espèces, mais ils sont spectaculaires. Ils arborent en effet tous un épais manteau d'une couleur vive qui dessine dans le fond des mers une ondulation colorée saisissante. Les coquillages sont partiellement enterrés dans le fond marin, à la verticale, et les valves sont ouvertes pour recevoir la lumière nécessaire à la production de leur nourriture. Ces animaux étranges vivent en effet en symbiose avec des algues microscopiques, les zooxanthelles, qui sont abondantes au niveau des lobes du manteau des bénitiers.

Les algues apportent des substances nutritives riches en carbone à leur hôte en les fabriquant sous l'action énergétique de la lumière à partir d'eau, de gaz carbonique, de phosphore et d'azote dissous. En retour, les tridacnes facilitent la photosynthèse des algues grâce à leurs cellules photosensibles dispersées le long du bord des lobes du manteau. Ces cellules jouent le rôle de cristallin ou de conducteur de lumière.

Tridacne géant

Perles de tridacne et son mollusque, le tridacna gigasRoi de la famille, le tridacne géant (Tridacna gigas) peut dépasser allègrement le mètre et peser plus de deux cent cinquante kilos. Ce bénitier géant est souvent confondu avec son cousin le Tridacna derasa. La coquille du Tridacna gigas ne possède que quatre plis verticaux au lieu de six à sept pour le Tridacna derasa, et les coques de l'animal ne se ferment pas complètement.

Espèce en danger d'extinction

Le tridacne géant est malheureusement en danger d'extinction, tué pour son grand muscle adducteur comestible, et victime de la légende qui veut que les plongeurs soient happés par les deux valves qui se ferment, comme un piège à loups, sur leurs jambes. Les tridacnes se ferment en fait très lentement et ne happent rien, si ce n'est la lumière. On appelle ces coquillages des « bénitiers », car ils étaient jadis utilisés pour cette fonction dans certaines églises. Celle de Saint-Sulpice à Paris en contient de fort beaux.

Source de richesse et d'oeuvres d'art

Le bénitier géant représentait pour les peuples du Pacifique une source de richesse exceptionnelle. Seule matière première durable et disponible, la coquille servait à façonner de nombreux objets dont la possession signifiait puissance et prospérité. Les pectoraux en coquille de tridacne et les sculptures échangées en dot pour les mariages ont donné parmi les plus belles œuvres ethnographiques des îles du Pacifique.

Les peuples de l'archipel des Salomon en particulier ont excellé dans la production d'œuvres taillées dans la coquille des tridacnes. Mais jamais une perle, dont on pense que beaucoup ont été trouvées, n'a retenu l'attention au point d'être conservée. Il s'agit là d'une constante : dans toutes les cultures insulaires, la perle n'a jamais séduit, seul le coquillage est prisé.

Les perles de tridacne

Les perles proviennent essentiellement des espèces suivantes :

- Les bénitiers géants (Tridacna gigas et Tridacna derasa),
- Le bénitier allongé (Tridacna maxima),
- Le grand tridacne gaufré (Tridacna squamosa).

Perles géantes

 Celles des grands bénitiers peuvent être gigantesques. La plus grosse perle trouvée récemment pèse plus de sept kilos !

La perle d'Allah

La perle d'Allah, parfois appelée perle de Lao Tseu, dont on parle beaucoup, est aussi une perle de Tridacna gigas. Souvent, ces perles géantes sont attachées à la coquille

Tridacna squamosa

Les plus petites espèces, dont le Tridacna squamosa, livrent des perles belles et luisantes avec des effets de flammes. Il s'agit en effet de perles faites de prismes d'aragonite, comme dans le cas des perles orange des volutes Melo et des perles roses des strombes géants.

Perles de collectionneur

Les perles blanches de bénitier sont connues des collectionneurs, mais elles sont rarement montées en joaillerie.


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