Le Régent

Le Régent, un des plus beaux diamants

Au nombre des diamants les plus beaux, se compte le Régent, coussin de 140,5 carats.

Selon les rumeurs malveillantes, un esclave le découvrit près de Golconde(Andhra Pradesh) en 1702, le cacha dans un pansement à sa cheville et l'offrit à un matelot pour prix de sa liberté.

Le marin tua l'esclave et prit le diamant brut de 410 carats qu'il vendit 1000 livres sterling au gouverneur anglais de Madras, Thomas Pitt, accusé par ses ennemis de complicité morale avec le meurtrier.

Découvert en 1698

En réalité, ce diamant aurait été découvert en 1698 et son achat pour 19 200 livres fut négocié par Pitt de 1700 à 1701 à un marchand indien qui se l'était certainement procuré de curieuse manière, car tout diamant de plus de 10 carats appartenait de droit au souverain. Le nizam d'Hyderabad aurait certainement gardé pour lui une telle pierre.

Pitt envoya son fils Robert à Londres en 1702 faire tailler le diamant par le joaillier Harris, qui mit deux ans pour effectuer ce travail. Robert Pitt le proposa alors à tous les souverains d'Europe, qui furent effrayés par son prix. Même Louis XIV n'osa l'acquérir en 1714.

Le diamant de Philippe d'Orléans, régent de France

Poussé par Saint-Simon, Philippe d'Orléans, régent de France, l'acquit en 1717 pour 135 000 livres sterling, soit 2 000 000 de livres françaises qui, avec les intérêts versés jusqu'à la fin du règlement, devinrent deux millions et demi (soit environ 4,57 millions d'euros).

Le Régent et la saga des rois de France

Mais le Régent, tel est désormais le nom du diamant, éblouira l'ambassadeur turc. Le Régent fut serti sur le bandeau de la couronne du sacre de Louis XV et porté par Louis XVI lors de la première séance des États généraux, le 5 mai 1789. Transporté en 1791 au Garde-meuble national, où le diamant du tyran est présenté à la foule qui peut le toucher.

Le Régent est volée en septembre 1792, retrouvé caché dans une poutre le 10 décembre 1793, mis en gage à partir du 12 août 1797 d'abord chez un banquier berlinois, puis chez un banquier hollandais, afin d'équiper la cavalerie française.

Dégagé le 22 juin 1801 par le Consulat, le Régent est considéré comme talisman par Napoléon, qui le fait sertir sur la garde de son épée de parade de 1803, puis sur celle de l'épée du sacre de 1804. Puis enfin sur le pommeau du glaive impérail de 1812.

Emporté par Marie-Louise en fuite le 29 mars 1814, il est rendu à Louis XVIII dès le 11 avril 1814. Il fut ensuite serti sur la couronne du sacre de Charles X (maintenant disparue), puis en pierre amovible, sur un bandeau à la grecque de l'impératrice Eugénie. Il est exposé, serti sur ce chaton amovible, dans la galerie d'Apollon, au Louvre.


À DÉCOUVRIR : LE HOPE, LE RÉGENT.


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