Perliculture, pêche et aquaculture de perles Akoya au Japon
Approche historique de la perle Akoya
L'importance du Japon
Malgré le grand prestige que le Japon a acquis au XXe siècle dans la production et le commerce des perles, c'est une région perlière d'une importance toute relative. En fait, la pêche des huîtres perlières japonaises approvisionnait uniquement le marché local et, dans une moindre mesure, celui de la Chine.
A ce sujet, il faut remarquer que le Japon fut la seule région au monde qui, dès le début, a exploité les huîtres perlières dans un but commercial : Vendre les perles aux Chinois.
En effet, homis leur valeur marchande, les Japonais n'attribuaient guère d'utilité aux perles. Ces antécédents sont étonnants (dans une perspective globale de l'histoire perlière) si l'on considère que ce pays est actuellement la plus grande puissance perlière. Toutefois, la pratique de la pêche des perles remonte à des temps très reculés.
La renommée perlière du japon dans la monde date à peine des années 1920 / 1930 lorsque les perles sphériques cultivées ont commencé à être acceptées par le marché mondial. La maîtrise et le contrôle que ce pays a acquis depuis, autant dans la perliculture que dans le commerce des perles, ont provoqué un tournant radical dans l'histoire perlière mondiale.
Pinctada martensi
Huîtres perlières Akoya
La seule huître perlière d'importance commerciale est P. martensii, abondante dans les îles méridionales de l'archipel japonais au-dessous de 40° N. Les gisements perliers de cette espèce connue localement et mondialement comme Akoya ont été exploités jusqu'au premiers signes de leur épuisement en 1870-90. Depuis 1890, la culture extensive des huîtres perlières de cette espèce a été pratiquée avec succès, bien qu'au début, seuls des moyens très rudimentaires aient été employés.
Cette espèce est assez petite (5 à 7cm) et a des valves minces et légères. Sa nacre est blanche ou bien de couleur très claire, légèrement dorée ou argentée. Les coquillages de cette espèce n'ont jamais eu une importance commerciale digne d'être mentionnée. Par contre, elle avait une grande incidence en perles naturelles, avec une productivité quantitativement omparable à l'huître lingah du golfe de Mannar.
L'huître de la perle Akoya est très résistante aux changements de conditions environnantes ainsi qu'à la manipulation. Cette qualité est sans doute le résultat de l'adaptation aux grandes épreuves climatiques et océanographiques auxquelles sont soumises les Akoya.
Perliculture au Japon
Incidence de l'Akoya
Les caractéritiques telles que la grande incidence en perles et la résistance de l'Akoya ont été des atouts d'une grande importance pour le développement de la perliculture au Japon.
Pêcherie traditionnelle des perles
Les ama
Au Japon, la méthode de plongée la plus originale était celle pratiquée par les ama.
Normalement employées dans la pêche de l'ormeau et le ramassage du goémon (algue), ces femmes ont été employées dans l'industrie perlière à ses débuts. Les ama étaient des femmes robustes qui travaillaient pratiquement nues, de l'adolescence à l'âge adulte.
Avec le développement de l'industrie perlière, elles n'ont plus été employées que pour certaines tâches.
L'aquaculture perlière au Japon
Kokichi Mikimoto
Bien que le Japon n'ait pas été favorisé naturellement par une grande espèce perlière de bonne qualité, au sud de l'archipel, dans les dernières années du XIXe siècle et les premières du XXe, Kokichi mikimoto a déployé un grand effort dans l'aquaculture perlière.
La méthode appliquée était assez simple. Elle concistait dans la collecte de naissains sur des pierres qui étaient posées juste avant l'époque de ponte. Les huîtres étaient conservées sur ces rochers jusqu'à ce qu'elles aient atteint la taille suffisante pour leur implanter un nucleus sur lequel elles produiraient une demi-perle.
En grande partie, les premiers progrès réalisés par Mikimoto ont résidé dans le fait que les femmes employées à toutes sortes de travaux se sont spécialisées dans la récolte et l'élevage de naissains.
Les petites méléagrines détachées des collecteurs étaient mises en grand nombre dans des cages spéciales où elles étaient à l'abri de leurs ennemis.
A mesure qu'elles grandissaient, on les plaçait dans d'autres cages en diminuant leur densité par cage, permettant ainsi une meilleure circulation de l'eau de mer, ce qui entraînait une croissance plus rapide des huîtres. Cette action était répétée jusqu'à ce qu'elles aient atteint l'âge de trois ans, âge auquel elles étaient soumises à l'opération de greffage.
L'aquaculture perlière au Japon s'est concentrée dans le sud de l'archipel. Au milieu du XXe siècle, dans la préfecture de Mie, étaient cultivés 70% des huîtres perlières du Japon, grâce à des conditions climatiques et géographiques favorables.
Innovations du Japon dans la perliculture
Perliculture scientifique
Il faut souligner que la grande réputation actuelle en tant que puissance perlière a été due aux innovations réalisées dans la perliculture et non au progrès dans l'aquaculture perlière.
Concernant cette dernière activité, d'autres pays perliers comme l'Inde, la Polynésie Française, le Soudan (dans la baie de Dongonab) et le Mexique (en Basse Californie du Sud) ont de loin dépassé le japon dans les domaines des innovations techniques, de la complexité des methodes et dans le contrôle général sur la reproduction et la croissance des huîtres perlières.
Cependant, les chercheurs japonais qui, au début du XXe siècle, ont découvert et perfectionné les techniques de greffage et de production des perles sphériques (rondes), ont assuré la place de leader du Japon dans la perliculture scientifique.
Mikimoto, ayant été le plus important entrepreneur à avoir appliqué ces techniques à l'échelle commerciale, a conquis le titre de Roi de la Perle dans les années 1930.
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