Égrisée et Macrocristaux synthétiques
Égrisée et Macrocristaux synthétiques
Égrisée synthétique
Cristallisation du diamant
C'est seulement depuis la seconde moitié du XXe siècle que les progrès réalisés dans l'obtention simultanée des hautes pressions et des hautes températures ont permis lacristallisation du diamant.
Apparition des diamants synthétiques en 1953
La firme suédoise ASAE (Allmassa Svenska Elektriska Aktiebolaget) obtenait le 15 novembre 1953 ses 14 premiers diamants synthétiques sous une pression de 97 000 atmosphères et une température de 2700 °C. L'année suivante, le 16 décembre 1954, la firme américaine General Electric, qui poursuivait des recherches parallèles, connaissait à son tour le succès et brevetait son procédé.
En 1957, elle fabriquait 100 000 carats d'égrisée synthétique, dont la commercialisation débutait en 1958. Cela conduisit la société De Beers à entreprendre ses propres recherches, couronnées de succès en septembre 1958. Elle installait dès 1959 près de Johannesburg une presse pour produire commercialement l'égrisée synthétique.
En 1963, elle ouvrait une usine de diamant synthétique à Shannon, en Irlande, et passait en 1967 des accords avec A.S.A.E.
Le monopôle de General Electric
D'un prix initialement deux fois plus élevé que l'égrisée naturelle, l'égrisée synthétique devient compétitive en 1965. Actuellement, General Electric fabrique la moitié environ des diamants synthétiques obtenus dans le monde.
De Beers et ASAE
De Beers et ASAE confondus sont le deuxième producteur mondial. La Hollande, la Tchéquie, le Japon, la Chine et la Russie en fabriquent aussi.
Un marché prometteur
La production mondiale fut en 1980 de l'ordre de 100 millions de carats (20t), soit deux fois et demi la production annuelle mondiale de diamant naturel (de joaillerie et industriel). Cette croissance de la production se poursuit.
Macrocristaux synthétiques
Cristaux de diamant gemme
En 1970, General Electric a réalisé une expérience de prestige. Obtenir une dizaine de cristaux de diamant de qualité gemme pesant 1 carat. Quelques-uns furent taillés et donnèrent des pierres en taille brillant de 0,26 à 0,46 carat, de couleur blanc extra (F) à blanc nuancé (J) et de propreté allant jusqu'à VS (très petites inclusions).
Trois diamants synthétiques taillés d'un tiers de carat chacun, respectivement incolore, jaune et bleu, ainsi qu'un diamant synthétique brut de 1 carat ont été offertés à la Smithsonian Institution de Washington.
À partir de 1985, la firme japonaise Sumitomo Electric Industries a proposé sur le marché industriel des macrocristaux de diamant synthétique jaune, en forme de lames épaisses atteignant 5 à 6 carats. Certains, taillés (taille émeraude, taille brillant)pour la joaillerie, peuvent peser jusqu'à 4 carats.
La production de ces synthèses s'est développée de par le monde. De Beers de Johannesburg a obtenu un cristal de diamant synthétique d'environ 15 carats en 1990. Le diamant synthétique gemme incolore est également devenu compétitif et se rencontre depuis 1993 sur le marché de la joaillerie.
La firme américaine est même en mesure de produire du diamant synthétique isotopiquement pur depuis 1991. Le diamant synthétique peut ensuite être irradié puis traité thermiquement pour lui donner une couleur commercialement recherchée (le rarissime rouge notamment).