Les avantages de la perle d'eau douce de Chine

Conditions très compétitives

♦ La perle d'eau douce de Chine se cultive aisément.

♦ Les coûts opérationnels des fermes en étang sont bien moins élevés que ceux des fermes marines.

La perle n'a pas de noyau. Elle est à 100% pure nacre, donc très proche des perles naturelles, et les commerçants chinois savent très bien utiliser cet argument qui est un indiscutable critère de qualité.

♦ Les moules produisent des perles blanches ou crème, mais parfois aussi des perles d'une belle couleur rosée, lavande, pourpre, ou métallique. Ces tons sont toujours pastels. Ces couleurs sont recherchées, et d'habiles revendeurs peuvent les assortir avec talent pour donner un tour de cou coloré aux teintes séduisantes.

Perles keshi chinoises

Collier de perles keshi chinoisesLes fermiers, dotés d'imagination, ont mis aussi au point des techniques qui consistent à faire de longues incisions dans la couche conjonctive, suffisamment longues pour y introduire des découpes de tissu conjonctif de deux centimètres de longueur.

Le résultat est alors une étrange perle en bâtonnet que les Chinois appellent improprement « keshi ». Ces formes curieuses donnent des bijoux plus modernes, plus frais, totalement en dehors de la tradition de la perle ronde. Les greffeurs peuvent même implanter deux découpes à angle droit, pour récolter au bout de trois ou quatre ans une croix en nacre.

Quête des perles sphériques

Évidemment, la quête reste celle de la sphéricité. Dès les années 2000, commencent à apparaître des perles parfaitement rondes de 10 mm. Nous avons été parmi les premiers à en voir dans la région de Suzhou. Il est clair qu'un rang de perles de Chine, parfaitement rondes, de 10 mm environ, sera bien moins cher qu'un rang de perles Akoya qui ne dépassent guère 8 mm.

En exemple :

Collier en perles d'eau douce de Chine > Diamètre des perles 9/5/10.5mm > Prix 1250 euros
Collier en perles de mer Akoya du Japon > Diamètre des perles 8/8.5mm > Prix 1955 euros

Perles sphériques de très gros diamètres

La perle de Chine vient ainsi concurrencer directement la perle des mers du Sud qui reste, quoi qu'on en dise, incomparable de beauté. En 2006, une perle parfaitement sphérique de 18 mm, issue d'une moule après cinq années de culture, nous a été présentée. Sa surface imparfaite laissait le Chinois imperturbable :

« Donnez-nous encore quelques années et l'on ne parlera plus de la perle des mers du Sud. »

Parole lourde de menace qui a glacé le sang d'un perliculteur australien alors présent.

Culture des perles nucléées

De fait, les Chinois pratiquent aussi, désormais, la culture de perles nucléées dans les moules d'eau douce. L'opération, pour autant qu'on le sache, est à la fois complexe et efficace. Même si la culture est longue, chaque étape produit une perle. Cette méthode est donc très rentable, au final :

♦ Comme on l'a vu, des découpes de tissu épithélial sont insérées dans l'épaisseur conjonctive du manteau. Un sac perlier se forme, et la perle en est extraite au bout de deux années environ ;

♦ Dans le sac perlier ainsi disponible, on produit une nouvelle perle, cette fois-ci avec un noyau, généralement un disque taillé dans la nacre, pour donner au final les coin pearls (perles-monnaie). Cette perle est extraite au bout d'une année environ ;

♦ Après le prélèvement d'une coinpearl, le sac est parfaitement formé pour recevoir cette fois-ci un noyau sphérique. Une perle de type « mers du Sud » peut commencer alors à croître.

L'ensemble de l'opération prend jusqu'à six ans. Mais les fermiers chinois savent être patients. De plus, les coûts d'exploitation de la ferme, insignifiants, permettent de s'agrandir et de planifier les productions pour que chaque année, sur une partie de la ferme, une récolte soit possible, assurant ainsi le peu de trésorerie nécessaire.

Maison de greffe

Les maisons de greffe sont des abris de tôles, aux toits de bâches en plastique. Des tubes néon éclairent de leur lumière blafarde de jeunes greffeuses qui disposent de la connaissance requise en quelques jours.

Une greffe dans le manteau de la moule ne touche pas ses organes essentiels, au contraire d'une greffe dans la gonade d'une huître. La mortalité est donc réduite, d'autant que les moules sont résistantes.

Pas de préparation avant la greffe, pas de repos après, on les met en tas et on les remet dans l'eau. Nous sommes à des années-lumière de la haute technicité de la perle de culture marine.


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