Perles de nautile

Céphalopode

Perle de nautile et son mollusque de type céphalopodeLe nautile fait partie de la classe des céphalopodes. Les espèces les mieux connues de cette classe sont :

- Le calmar,
- La pieuvre,
- Le poulpe,
- La seiche.

Outre le pied divisé en bras, les céphalopodes sont dotés d'une véritable tête, avec une bouche et des yeux, et surtout un crâne cartilagineux qui contient un cerveau complexe.

On connaît tous, par les films animaliers, l'intelligence d'une pieuvre face à un danger. Les membres du groupe des nautiloïdes sont les seuls céphalopodes à avoir une véritable coquille externe

Ancêtres des céphalopodes

Leurs ancêtres étaient les ammonites qui vivaient il y a plus de cent millions d'années dans les océans d'un monde alors occupé par les dinosaures. Elles ont disparu avec les reptiles géants, lors du cataclysme qui s'est produit il y a soixante-cinq millions d'années. On les retrouve fossilisées dans les roches, et certains gisements ont permis de dégager des ammonites possédant encore une nacre resplendissante.

On y taille des bijoux dont la matière nacrée fossile porte le nom commercial d'ammolite. Les ultimes survivants de ce groupe d'animaux sont les nautiles actuels, dont le plus connu est le passionnant Nautilus pompilius.

Fascination exercée sur sa coquille

Sa coquille a fasciné toute l'Europe, au point d'en faire parfois l'objet principal d'une collection d'histoire naturelle ou d'un cabinet de curiosités. On la montait sur des pieds d'or ou d'argent, on la peignait dans des tableaux précieux. Les Médicis à Florence en raffolaient : leur collection précieuse conservée au Museo degli Argenti en montre près d'une vingtaine !

Cette fascination devait encore s'accroître avec les premières études naturalistes sur les animaux vivants péchés dans l'océan Pacifique. On découvrit alors que la coquille, une abstraction mathématique dans sa construction, était d'une incroyable complexité, révélée par des coupes ou des photographies aux rayons X.

Composition de la coquille

La coquille est en effet composée d'une succession de loges, et c'est dans la dernière que vit l'animal, celle qui s'ouvre sur l'avant. Les autres loges communiquent entre elles par un tube siphonal et contiennent un mélange d'eau et d'air.

Déplacement de l'animal

L'animal se déplace latéralement par l'expulsion d'un jet d'eau sous pression. Pour les déplacements verticaux, l'animal utilise le principe du ballast en jouant avec le remplissage des loges : un véritable sous-marin !

Perles de nautile

Perles de légende

Nul doute qu'un animal aussi extraordinaire ait pu générer les perles parmi les plus mythiques, qui sont aussi les plus rares. Pendant longtemps, les perles de nautile ont été considérées comme une légende. Toutes celles qui sont évoquées dans la littérature sont en fait des billes taillées dans la nacre de nautile.

Effet et allure des perles de nautile

Les perles de nautile possèdent des flammes intenses qui forment un cercle de lumière, un phénomène à rapprocher du phénomène optique mis en jeu dans un œil-de-chat, un saphir ou un rubis astérie. Les flammes témoignent d'une structure faite d'aragonite en cristaux prismatiques. Il reste à comprendre pourquoi un animal qui produit une coquille faite d'aragonite en plaquettes, fait des perles faites d'aragonite en prismes. Nous n'avons pas de réponse à ce jour.

Pêche au nautile

En 2006 toutefois, nous avons pu observer deux perles de nautile rapportées par des pêcheurs philippins spécialisés dans la pêche de cet animal. Les circonstances de la pêche et de la découverte ne laissent pas de place à l'erreur, et les perles présentent une allure absolument unique : elles ne peuvent être confondues avec rien de connu par ailleurs.

Méthode de pêche des nautiles

Une nouvelle campagne de pêche au nautile aux Philippines devait livrer une troisième perle en 2007. Les nautiles vivent en grande profondeur, ils s'aventurent rarement à moins de trois cents mètres de la surface de l'océan.

Pour les attraper, les pêcheurs immergent une cage de bambou contenant une peau de chèvre fraîchement écorchée ou encore des fragments d'assiettes de porcelaine ! Les nautiles, attirés par le festin potentiel, s'approchent en grand nombre en entrant dans le piège de bambou. Au cours de la remontée, bien des coquilles se brisent. Celles qui restent intactes sont vidées, et conservées pour y tailler des objets souvenirs. La chair est mangée par les pêcheurs. La nacre des coquilles brisées finit en poudre dans des produits cosmétiques.

La troisième perle trouvée présentait une nouvelle fois des flammes très prononcées. Nous avons considéré que ces perles étaient, en quelque sorte, le type de la perle de nautile.

Perles nautile de collection

En 2008, nous avons été contactés par un collectionneur de perles du sultanat de Brunei, qui nous a affirmé détenir des perles de nautile, pêchées au large de Bornéo. Là encore, ces perles possédaient les mêmes flammes caractéristiques, et nous avons pu confirmer l'hypothèse de ce collectionneur.

Le collectionneur de Brunei a pu aussi présenter une perle encore plus rare, celle issue d'un argonaute doté d'une coquille très fine, comme une feuille de papier (Argonauta Mans). Ces perles de nautile ont toutes fait l'objet d'une publication de Kenneth Scarratt en 2009, The Legendary Nautilus Pearls.


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