Formation d’une perle naturelle

La formation d’une perle est une phase anormale des processus biologiques d’un mollusque. Il y a 4500 ans, les peuples asiatiques et orientaux croyaient que les perles étaient formées par les gouttes de la rosée, tombées à l’intérieur d’un mollusque.

 

J’insiste sur le fait que la formation d’une perle naturelle est un fait purement accidentel et, évidemment naturel, correspondant à une réaction extraordinaire du mollusque lorsqu’un corps étranger le pénètre. Ce corps peut être un parasite (trématodes ou cestodes), un grain de sable ou plus simplement un minuscule fragment de coquille.

 

Lorsque le mollusque reçoit un corps étranger, il réagit en fixant sur ce dernier du carbonate de calcium et de la conchyoline. Ainsi naît la perle naturelle et sa croissance peut se poursuivre jusqu’à la mort du mollusque producteur.

Les perles rencontrent l’histoire

Déjà en 1852, Filippo De Filippi (vice directeur du Museo di Storia Naturale de Milan et par la suite de celui de Turin) découvrit que les perles produits par un mollusque d’eau douce provenaient de l’enkystement d’un parasite dans le manteau. Plus tard, le japonais Tokichi Nischitawa comprit que pour qu’une perle puisse se former, il fallait, outre le corps étranger, le tissu épithélium du manteau.

Perles blister

Le corps étranger peut se fixer sur les parois de nacre du mollusque récepteur  et on aura ainsi une perle « blister » (la partie adhérant à l’intérieur de la coquille est plate) ou bien enkyster dans les plis du manteau et on aura une perle normale à la forme plus ou moins sphérique. La couverture du minuscule corps étranger advient par couches concentriques. Celles-ci sont constituées de lamelles de carbonate de calcium (aragonite) et de pellicules de conchyoline donnant aux perles cet effet particulier appelé « orient » ou pour utiliser un terme moins fascinant mais plus scientifique « irisation »

Les mollusques des perles

Les mollusques pouvant produire des perles sont principalement les lamellibranches et les gastéropodes. Parmi les lamellibranches marins, rappelons les suivants : Pinctada meleagrina, margaritifera, fucata, radiata, margaritifera de variété mazatlantique, maxima, Pina nobilis. Parmi les gastéropodes rappelons le Strombus gigas et Haliotis. Nous pouvons citer parmi les mollusques d’eau douce : Unio et Hyriopsis schegeli.

Couleur des perles

Il est nécessaire de préciser que la couleur des perles peut dépendre des facteurs suivants :

 

- du mollusque producteur,


- de l’eau dans laquelle vit le mollusque,


- de la couleur de la pellicule de conchyolone étant à proximité de la surface de la perle.

Développement d’une perle fine

Le développement d’une perle naturelle est très lent. Pour cela, comptez à peu près 2000 couches pour parvenir à une augmentation d’un millimètre d’épaisseur.

 

En une journée, nous pouvons affirmer que trois ou quatre couches peuvent être produites, ce qui signifie que la perle aura besoin de 6 ans pour parvenir à un diamètre de huit millimètres. Et bien sur, dans des conditions environnementales optimales (sans pollution).

Rareté des perles fines

Bien malheureusement, plusieurs difficultés surgissent autour de ce processus. Tout d’abord, les probabilités qu’une huître produise une perle naturelle n’est que de 1 sur 40. Ensuite, seulement 10% d’entre elles pourront être utilisée en joaillerie. Dans ce cas, il faudrait donc pécher aux alentours de 500 huîtres perlières pour identifier une perle correcte, ce qui est peu.

 

Ceci étant la réalité est encore plus dure : Au sein du Golf Persique, au début du siècle, on comptait environ 4000 bateaux de pêcheur de perles. Vers 1926, il n’en restait plus que 600. A présent, la pêche perlière a complètement disparu dans ces zones. Malgré une faible tentative de reprise, la guerre du Golf a définitivement tiré un trait sur cette activité. Pourquoi ? Et bien à cause des quantités colossales de pétroles déversées dans les eaux, tant en surface qu’en profondeur. La résultat, vous le connaissez sans doute : Une catastrophe écologique sans précédent.