Paniers remplis de perles de cultureLa Chine, nation historique de la culture de la perle, est capable dans ce domaine du meilleur comme du pire.

 

L’on trouve en effet aisément sur un célèbre site de vente aux enchères des perles teintées artificiellement (avec des sels d’argent) et vendues sous les frauduleuses et prestigieuses appellations « perle de Tahiti », « perle naturelle de culture », ou encore « perles de couleur Tahiti ».

 

Jeux de mots, fausses appellations, tout est fait ici pour tromper le consommateur, attiré par des prix bas (souvent majorés toutefois par des coûts d’expédition prohibitifs).

 

Perles d'eau douceLa diaspora chinoise inonde ainsi le monde de ses perles avec assez peu de transparence : au Qatar, elles seront vendues en tant que perles japonaises ou en Indonésie comme des « perles de l’île de Lombok ». Et les chiffres sont vertigineux : une (sur)production s’élevant à 1500 tonnes par an et mettant en péril le monde perlier et la perliculture chinoise elle-même. Le paradoxe est là : la chine perlière, a vouloir inonder le monde à tout prix et sans transparence, court au suicide, tout comme le Japon dans les années 1970,  qui produisait des perles dont la couche de nacre était trop mince et laissait entrevoir le noyau au bout de quelques années.

 

La piètre qualité, la coloration, les fausses appellations font oublier que la Chine a réussi une percée étonnante en produisant des perles de haute qualité.

 

En 2008 et 2009, l ‘effondrement des cours, les ventes en bernes et une surproduction des perles d’eau douce chinoises ont marqué les années noires de la perle de culture.

 

Depuis 2010, les survivants à une offre excessive et une demande en chute sont ceux qui généralement ont toujours défendu une qualité irréprochable.

Morosité économique

Ainsi l’on assiste en Chine aujourd’hui à la fermeture de milliers de fermes perlières dont le principal objectif était la productivité au détriment de la qualité.

 

La morosité économique va donc entraîner un bon nombre de fermes au fond d’un océan de dettes. Les professionnels d’un autre côté, tentent de s’entendre sur une charte de qualité commune qui pourrait émaner d’une sorte de « haute autorité de la perle de culture ». Un tel document permettrait de rassurer le client et de l’informer. Mais cela reste cependant une utopie.

Certification de perles

Beaucoup rêvent de faire pour la perle ce qui a été instauré par le diamant : une certification simple, fondée sur ce qui a été désigné par les « 4C » : clarity, cut, colour, carat. Mais pour la perle, l’affaire est plus complexe. Contrairement au diamant qui émane toujours de la même espèce minérale, la perle peut provenir de dizaines de mollusques différents.

 

Une charte de qualité est alors envisageable, comme elle existe pour le saumon ou le poulet de Bresse. Un label « perle de culture », qui apposé sur les écrins, garantirait une qualité de base. Le label serait attribué à une ferme par une autorité à créer.

 

Mais tout cela est très difficile à mettre en place et relève encore presque de l’utopie. Il est certain que le marché de la perle de qualité est toujours porteur, quelle que soit sont origine, et il est impensable de penser qu’un tel produit puisse se vendre à bas prix. Les perles et les colliers à quelques dollars sont une aberration, qui finira par disparaître.

 

La perle de culture doit redevenir ce qu’elle a toujours été : un objet étonnant, d’exception, produit de l’intelligence humaine et d’une collaboration avec la nature. Il n’existe pas de diamant à un dollar. Il en va de même pour la perle.